Vous n'avez pas créé votre "starter pack" avec l'IA ? Vous êtes has been ... ou écolo
Les starter packs numériques émergent comme la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux. Mais que se cache-t-il derrière cette tendance visuelle à succès?

Une tendance qui captive les réseaux sociaux
Le phénomène des images "starter pack" générées par intelligence artificielle a inondé Instagram, TikTok et d'autres plateformes sociales. Ces illustrations stylisées transforment chaque utilisateur en figurine de collection, entourée d'éléments représentatifs de sa personnalité ou de ses intérêts.
La simplicité et l'attrait visuel des starter packs sont indéniables. Il suffit de dicter un prompt à ChatGPT pour obtenir un dessin animé bluffant de réalisme, ce qui explique l'enthousiasme qu'ils suscitent tant chez les influenceurs que chez les célébrités.
Les dessous énergivores de l’intelligence artificielle
Générer ces images amusantes cache une réalité beaucoup moins réjouissante sur le plan environnemental. Chaque image générée consomme une quantité d'énergie équivalente à un chargement semi-complet de smartphone et nécessite entre deux et cinq litres d'eau, selon l'université Carnegie Mellon.
Cela n'est pas sans conséquence : produire un millier de ces images équivaut à parcourir 6,5 kilomètres en voiture à essence, souligne l'étude. Pour refroidir les serveurs d'OpenAI, ChatGPT utilise quotidiennement plus de 148 millions de litres d'eau, explique une enquête du Washington Post.
Avec une consommation d'énergie associée à celle de l'Espagne attendue d'ici 2027, l'IA se révèle être un secteur particulièrement gourmand en ressources, contribuant à l'impact écologique global attribué au numérique.
Réactions des artistes : entre résistance et créativité
L'essor des starter packs générés par IA provoque aussi une levée de boucliers parmi les artistes. Nombreux sont ceux à dénoncer la place grandissante de l'IA dans l'art et son potentiel pour remplacer la créativité humaine.
- L'illustratrice Pénélope Bagieu a ironisé la tendance avec son propre starter pack fait main, exprimant son ras-le-bol de l'artificialité de ces créations.
- @patouret et d'autres dessinateurs ont lancé le hashtag #starterpacknoAI pour critiquer cette mode.
Jade, une illustratrice québécoise, voit en ce mouvement l'occasion de renforcer la communauté artistique tout en mettant en avant des créations authentiques et manuelles.
Quand les célébrités et les marques embrassent la nouvelle mode
Les figures publiques ne sont pas en reste. Olivier Faure et Stéphane Bern, parmi tant d'autres, ont cédé à la mode, partageant leur propre version de ces images ludiques sur leurs réseaux sociaux.
Mais ils ne sont pas seuls : même des entreprises comme l'enseigne de décoration Maisons du Monde ont sauté sur l'occasion pour se réinventer au travers des starter packs, mélangeant ainsi marketing et créativité.
Cette adhésion massive évoque un phénomène de communication à large échelle, où fascinant et problématique s'emmêlent, au grand plaisir – ou déplaisir – des spectateurs.
Un avenir à reconsidérer ?
Le succès des "starter packs" IA nous invite à contempler les implications écologiques et éthiques sous-jacentes. Comment concilier amusement, innovation et durabilité dans un secteur numérique en pleine effervescence ?
L'équilibre entre utilisation de l'IA et respect de l'environnement demeure un défi majeur à l'ère du numérique. En attendant, artistes et consommateurs continuent de réfléchir au rôle qu'ils souhaitent accorder à l'intelligence artificielle dans notre quotidien.